Réduire les risques à la naissance
Le personnel des centres de santé du sud-ouest du Mali se forme pour mieux assister les mères et les nouveau-nés.
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La mortalité due aux complications de l’accouchement est très élevée dans la région de Kayes. Les hémorragies sont les premières causes de décès maternel. « Certains Centres de Santé Communautaires (CSCom) se trouvent à plus de 100 kilomètres d’un l’hôpital ou Centre de santé de référence (CSRef). Lorsqu’il est nécessaire d’évacuer une femme sur une telle distance pour un accouchement difficile, le fœtus peut souffrir sur le trajet, notamment en raison de l’état précaire de nos routes. De plus, la mère court le risque de rupture utérine lors de ce trajet périlleux. Cependant, si ces structures commencent à mettre en place les protocoles sur les Soins Obstétriques et Néonataux d’Urgence de Base (SONUB), cela pourrait considérablement réduire les complications et diminuer le taux de décès » explique Sita Fofana, en rajoutant que cela permet aussi de décharger les maternités des CSRef. Dans celui où elle travaille, à Kita, la deuxième ville de la région, entre 100 et 200 accouchements ont lieu par mois.
La formation SONUB est destinée aux infirmières obstétriciennes, sage femmes et médecins des CSCom et CSRef. En plus de la théorie et des exercices, chaque participant-e a pu assister au moins une femme avec un accouchement instrumentalisé lors des gardes dans la maternité de l’hôpital. Le Dr Youssouf Kamaté, Directeur Technique du CSCom de Diboli, à 95 km de Kayes, fait plus de 20 accouchements par mois, dont au moins cinq avec complication : « Je suis pressé d’être chez moi pour mettre en application tout ce que je viens d’apprendre pendant les 12 jours de formation, notamment pour le traitement des hémorragies. »
Si ces structures commencent à mettre en place les protocoles sur les Soins Obstétriques et Néonataux d’Urgence de Base (SONUB), cela pourrait considérablement réduire les complications et diminuer le taux de décès.
Avec la septième session de la formation, le nombre de centres de santé avec du personnel formé sur les protocoles SONUB dans la région de Kayes a doublé. À Kita, le nombre de structures pouvant prendre en charge les accouchements avec complication passe même de 8 à 23, améliorant ainsi le taux de survie des mères et des nouveau-nés, avec un impact positif certain sur le taux de survie à la naissance.
Cette session organisée grâce au financement du Comité national américain de l’UNICEF dans le cadre du projet « Renforcer les systèmes de santé pour chaque enfant » a permis de former 170 professionnel-e-s de la santé des districts de Kayes, Keniéba et Kita, qui concentrent plus de 50 pour cent de la population de la région de Kayes.