Tout ce que vous devez savoir sur la pneumonie chez l’enfant

La pneumonie tue plus d’enfants que toute autre maladie infectieuse.

UNICEF
Un enfant se fait examiner par un médecin. Il est assis sur les genoux de sa maman. La mère tient son enfant et rit aux éclats.
UNICEF/UNI279430/Modola
10 novembre 2023

Souvent associée aux personnes âgées, la pneumonie est pourtant la maladie infectieuse la plus meurtrière pour les enfants à l’échelle mondiale. Elle tue plus de 725 000 enfants de moins de 5 ans chaque année, dont environ 190 000 nouveau-nés, qui courent un risque particulièrement élevé d’infection.

Au moins un enfant meurt toutes les 43 secondes de la pneumonie. La quasi-totalité de ces décès sont évitables.

Des milliers d’enfants n’ont pas accès aux services de santé et aux traitements essentiels qui peuvent prévenir la pneumonie et leur sauver la vie. Cela est inexcusable.

 

Quelles sont les causes de la pneumonie ?

La pneumonie est une infection respiratoire aiguë qui touche les poumons. Elle n’a pas de cause unique – elle peut être provoquée par des bactéries, des virus ou des champignons présents dans l’air. Les poumons d’un enfant infecté se remplissent de liquide, ce qui l’empêche de respirer correctement. Les enfants qui ont un système immunitaire immature (les nourrissons) ou affaibli par la dénutrition ou des maladies comme le VIH, par exemple, sont plus susceptibles de contracter une pneumonie.

Quels sont les symptômes de la pneumonie ?

La pneumonie est une infection des poumons. Elle se manifeste généralement par de la toux, des difficultés à respirer et de la fièvre. Les enfants qui souffrent de pneumonie respirent souvent rapidement. Il se peut également que leur paroi thoracique inférieure se replie ou se rétracte lorsqu’ils inspirent (alors que chez une personne en bonne santé, celle-ci a tendance à s’élargir).

La pneumonie est-elle contagieuse ?

La pneumonie est contagieuse. Elle peut se propager au moyen de particules suspendues dans l’air (toux ou éternuements), de liquides (tels que le sang durant l’accouchement) ou de surfaces contaminées.

Comment diagnostique-t-on la pneumonie chez l’enfant ?

Les agents de santé peuvent diagnostiquer la pneumonie en procédant à un examen physique, notamment en vérifiant la présence de schémas respiratoires anormaux et en écoutant les poumons de l’enfant. Le diagnostic peut également être établi à l’aide d’une radiographie pulmonaire ou d’une analyse de sang.

Dans les pays qui ne sont pas dotés d’un système de santé efficace (manque de médecins, de possibilités de réaliser des radiographies pulmonaires et de laboratoires), les agents de santé n’ont souvent pas d’autres moyens que de compter le nombre de respirations de l’enfant par minute pour diagnostiquer la pneumonie. Par exemple, un enfant de 5 mois enregistrant 50 respirations par minute respire trop vite, ce qui indique qu’il pourrait souffrir de pneumonie. Le nombre de respirations correspondant à une « respiration rapide » dépend de l’âge de l’enfant – généralement, les enfants plus jeunes respirent plus rapidement que les enfants plus âgés.

Comment traite-t-on la pneumonie ?

Le traitement dépend de l’origine de la pneumonie. Dans les pays en développement, beaucoup de cas de pneumonie sont provoqués par des bactéries et peuvent être traités avec des antibiotiques bon marché. Pourtant, de nombreux enfants atteints de pneumonie ne reçoivent pas les antibiotiques dont ils ont besoin parce qu’ils n’ont pas accès à des soins de santé de qualité. Des traitements différents doivent être appliqués lorsque la pneumonie est provoquée par un virus ou des mycobactéries, comme dans le cas de la tuberculose, qui reste souvent non diagnostiquée.

Quel rôle l’oxygène peut-il jouer dans le traitement de la pneumonie ?

L’oxygénothérapie est essentielle. Elle peut sauver la vie des enfants et des nouveau-nés atteints d’une forme sévère de pneumonie, l’inflammation de leurs poumons empêchant l’oxygène d’affluer en quantité suffisante dans leur système sanguin.

Pendant longtemps, l’accès à l’oxygène n’a pas été possible pour ceux qui en avaient besoin. Encore aujourd’hui, dans de nombreux pays dépourvus d’un système de santé efficace, l’oxygénothérapie est disponible uniquement dans les structures de santé et les hôpitaux de niveau supérieur. En outre, la pression exercée par la COVID-19 sur l’approvisionnement en oxygène a aggravé les écarts existants.

La pneumonie est-elle évitable ?

On peut éviter la pneumonie en augmentant les mesures de protection (par exemple, une bonne nutrition), en réduisant les facteurs de risque, tels que la pollution atmosphérique (qui accroît la vulnérabilité des poumons aux infections), et en adoptant de bonnes pratiques d’hygiène. En effet, des études ont montré que le fait de se laver correctement les mains avec du savon diminue l’exposition aux bactéries et réduit ainsi les risques de pneumonie.

Existe-t-il un vaccin contre la pneumonie ?

Les pneumonies causées par des bactéries sont facilement évitables par la vaccination. Pourtant, 40% des enfants dans le monde ne sont pas entièrement protégés par le vaccin primaire contre la pneumonie, le vaccin antipneumococcique (PCV). De plus, d'autres vaccins tels que les vaccins diphtérique, tétanique et poliomyélitique (DTP), contre la rubéole ou Haemophilus influenzae type B (Hib) protègent les enfants contre la pneumonie. 

Où enregistre-t-on le plus grand nombre de décès d’enfants imputables à la pneumonie ?

Les pays qui enregistrent le plus grand nombre de décès imputables à la pneumonie chez les enfants se trouvent en Afrique subsaharienne et en Asie. Pris ensemble, ces cinq pays enregistrent plus de la moitié de tous les décès dus à la pneumonie chez les enfants de moins de 5 ans.

Les décès d’enfants imputables à la pneumonie sont concentrés dans les pays les plus pauvres du monde, où les premières victimes sont les enfants les plus démunis et les plus marginalisés. Ces derniers ont souvent un accès limité, voire inexistant, aux services de santé de base et sont plus vulnérables aux autres menaces qui pèsent sur leur santé, telles que la malnutrition, les maladies infectieuses et la pollution atmosphérique. La plupart vivent dans des contextes fragiles ou de crise humanitaire, propices à l’augmentation des facteurs de risque et à l’effondrement des systèmes de santé.

Quel est le lien entre la pollution atmosphérique et la pneumonie ?

La pollution atmosphérique peut considérablement augmenter les risques d’infection respiratoire, dont les risques de pneumonie. Près de la moitié des décès d’enfants imputables à la pneumonie sont liés à la pollution de l’air.

« La crise climatique est une crise des droits de l’enfant et constitue une menace sérieuse pour la santé et le bien-être des enfants. »

La pollution atmosphérique extérieure constitue un risque pour les enfants, d’autant que les taux d’urbanisation ne cessent de croître dans les pays fortement touchés par la pneumonie. Cependant, la pollution atmosphérique intérieure, générée par l’utilisation de combustibles de mauvaise qualité pour la cuisine et le chauffage, constitue une menace encore plus importante dans le monde. 

Quelle est l’importance de l’émaciation dans les décès imputables à la pneumonie ?

L’émaciation est le principal facteur de risque lié aux décès d’enfants imputables à la pneumonie. Il s’agit de la forme de malnutrition la plus visible et la plus mortelle. Les enfants présentant une grande maigreur et un système immunitaire affaibli sont beaucoup plus vulnérables aux maladies telles que la pneumonie. L’émaciation se manifeste généralement chez les très jeunes enfants et a des répercussions disproportionnées sur les enfants de moins de 2 ans. Afin d’éviter que enfants ne meurent de la pneumonie, il est donc essentiel d’investir dans les services de nutrition.

Comment éradiquer la pneumonie ?

Des mesures immédiates sont nécessaires pour faire en sorte qu’aucun enfant ne décède de la pneumonie et d’autres maladies évitables ou traitables.

Pour cela, il faut réduire les facteurs de risque, protéger le système immunitaire des enfants et garantir l’accès de tous les enfants à des soins de santé de qualité, gratuits sur le lieu de soin et dispensés par des agents de santé disposant de la formation et du matériel nécessaires.

La pneumonie est évitable à condition que les nouveau-nés et les jeunes enfants soient rapidement nourris au sein, reçoivent les vaccins nécessaires, aient accès à une eau salubre et à une alimentation adaptée, et ne soient pas trop exposés à la pollution atmosphérique.

Il est impératif de renforcer la vaccination de routine et d’en faire une priorité, en accélérant l’accès aux vaccins qui combattent la pneumonie, en particulier le PCV, afin que chaque enfant soit protégé contre la pneumonie.

De plus, des actions doivent être menées pour améliorer l’accès et le recours à l’oxygène de base et ainsi faire en sorte que tous les enfants souffrant de difficultés respiratoires puissent être soulagés.

En outre, il est crucial de lutter contre le problème de l’émaciation en investissant dans la prévention et le traitement de la malnutrition aiguë sévère, de manière à réduire plus rapidement le nombre de décès d’enfants imputables à la pneumonie.

Aussi, si l’on veut traiter la pneumonie, les familles doivent pouvoir consulter facilement des agents de santé formés qui disposent des médicaments et des outils de diagnostic adéquats.

Tant la prévention que le traitement requièrent la fourniture de soins de santé primaires de qualité ainsi que l’engagement et l’autonomisation des communautés. 

Au moins un enfant meurt toutes les 43 secondes de la pneumonie. Nous devons prendre des mesures immédiates si nous voulons mettre un terme à ces décès évitables. La présence d’agents de santé formés et équipés du matériel nécessaire pour prévenir et traiter la pneumonie peut influencer l’évolution de cette maladie et donner à chaque enfant une chance de vivre.