L’insertion de Prudence dans la construction métallique !
« Pour réussir un métier il faut du courage et le courage, je l’ai ! » Prudence
Prudence Chantal Dacouri, 19 ans, vit à Daloa avec ses parents. En classe de 4ème, Prudence a arrêté prématurément l’école, bien que ses résultats scolaires lui auraient permis de poursuivre aisément ses études.
Je ne supportais pas de voir mes parents peiner au travail pour chercher de l’argent afin de subvenir à nos besoins et payer nos études.
En effet, la jeune fille, se sentant responsable de la situation financière de ses parents, s’est petit à petit détachée de l’école, qui selon elle, représentait une source de dépenses. Sa famille est composée d’une fratrie de 6 enfants, dont trois frères et trois sœurs. Son père est conducteur automobile et sa mère est commerçante. Prudence a décidé d'aider sa mère dans son commerce pour alléger les charges financières de la famille.
Ma maman vend de l’attiéké, j’ai donc décidé de l’aider à le préparer et à le commercialiser. Quand je suis avec elle, j’ai mal au cœur, je me dis que je devrais être à sa place. Je veux travailler le plus vite possible pour être aussi un soutien à ma famille.
Son grand frère, Anicet, en classe de Terminale A, n’a cessé de l’encourager à reprendre ses études. Aujourd’hui, Prudence est inscrite au projet d’appui à la formation-insertion des adolescentes dans des métiers innovants et porteurs dans le Haut-Sassandra et le Tonkpi. Dans le cadre du projet, Prudence bénéficie d’une alternance entre formation théorique et stage pratique dans le domaine de la construction. Elle fréquente le Centre de Formation Technique et Professionnel de Daloa et effectue son stage de formation pratique auprès d’un maître artisan de la ville. Grâce à l’appui de l’UNICEF, elle dispose d'un kit et de matériel approprié pour sa formation.
C’est mon père qui m’a inscrite pour cette formation. J’ai choisi la construction métallique. Je vois des filles qui font de la soudure. Si elles y arrivent, je peux aussi le faire. Pour réussir un métier, il faut du courage et le courage, je l’ai !
En Côte d'Ivoire, le maintien des filles à l'école constitue un défi majeur. En effet, seulement une fille sur deux achève le premier cycle du secondaire, et le taux d'achèvement pour les filles au second cycle est de 32,7%. De plus, les filles déscolarisées ou non-scolarisées font face à des préjugés concernant le choix de leur métier, limité souvent à des formations traditionnelles dans des secteurs tels que la coiffure, la couture et la cuisine. Ce qui engendre un déséquilibre de genre dans certains domaines. Des jeunes filles, telles que Prudence, rêvent de pratiquer des métiers traditionnellement considérés comme "réservés aux hommes", et avec des formations appropriées, elles sont tout à fait capables d'y exceller.
Ce projet d'appui à la formation-insertion des adolescentes hors de l'école, dans des métiers innovants et porteurs dans le Haut-Sassandra et le Tonkpi, qui concerne 250 adolescents, est financé par l'UNICEF et ses partenaires.